Un patron m’a dit
Pour fêter dignement son cinquième anniversaire, cette agence de communication basée à Genève vient d’obtenir le label Swiss Made. Une démarche qui permet à son fondateur, Olivier Perez Kennedy, d’affirmer avec encore plus de force les particularités de son agence et de revendiquer un savoir-faire propre aux valeurs helvétiques. Il nous explique pourquoi, en tant qu’entreprise de services, il était tout aussi important d’aller dans cette direction.
Il est peu fréquent d’apprendre qu’une agence de communication ait postulé et obtenu le label Swiss Made. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette démarche?
Nous devons être une des premières agences suisse, à ma connaissance, à avoir montré notre intérêt pour devenir Swiss made. C’était une manière de montrer l’engagement d’Enigma au sein de la communauté suisse. Vis-à-vis de gens pour qui nous travaillons, c’est l’assurance que les prestations que nous leur délivrons sont faites par des collaborateurs engagés en Suisse, selon les normes helvétiques. Nous garantissons ainsi une qualité de finition qui correspond à nos offres, sans show-off.
Une entreprise nous avait demandé, pour participer au tissu économique de la région, à ce que tous nos sous-traitants soient exclusivement des start-up helvétiques. C’est une démarche que nous avons apprécié.
Quels sont les contraintes ou les inconvénients désormais liés au label?
L’exigence légale postule que plus de 50% de la valeur ajoutée d’une prestation ou d’un service soit réalisé en Suisse. Ce qui ne nous pose pas de problème, puisque nous devons nous situer à près de 90%. Par contre, il est vrai qu’il s’agit d’un choix stratégique. Notre point différenciant est un excellent rapport qualité prix, plus que du discount. Notre spécificité se situe dans la qualité des finitions, la précision de la réalisation, le respect des délais et, côté entrepreneurial, de notre approche.
C’est ce qui nous permet de rester très compétitif, même sur des appels d’offres européens.
Que pensez-vous du logo Swiss Made?
Je le trouve très réussi. Il a d’excellentes proportions, il est vrai. Et l’idée de se raccrocher au mythe de Guillaume Tell est excellente.
Vous évoquez la nécessité d’être à la pointe lorsque l’on se veut Swiss made. Pouvez-vous nous donner des exemples où Enigma peut faire la différence avec ses concurrents?
Je pense tout d’abord à notre travail sur l’identité générative pour l’EPFL. L’association des alumnis voulait une nouvelle réflexion stratégique dans le but d’assurer sa pérennité. En réfléchissant aux points communs de tous ces étudiants, nous sommes arrivés à la conclusion que, bien que venant des quatre coins du monde, ils ont tous étudié à l’EPFL. Pour faire ressortir cette particularité, nous avons imaginé un outil, soit un logiciel, capable de générer 95 000 logos différents en une seule journée! Cette base « corporate » nous a permis de développer un univers graphique qui présente l’association des alumni de l’EPFL. Sinon, je pense encore à notre travail pour la Fondation Mona Lisa, où le défi consistait à réussir un design très épuré pour faire honneur aux travaux antérieurs à la Joconde de Léonard de Vinci. Nous avions un budget espace média très réduit et avons réussi à générer plus de 1’500 articles dans presque tous les pays du globe. Je pense enfin à nos différentes actions de guerilla marketing, qui sont toujours sur-mesure pour nos clients et qui sont toujours des succès.
Voilà pour les résultats. Mais quelle est votre approche et quels sont vos outils pour faire la différence?
Chez Enigma, nous faisons toujours très attention lors de l’engagement de collaborateurs. Je vérifie systématiquement la curiosité lors de la première rencontre. Il faut sentir l’envie d’évoluer car, en matière de communication, nous sommes dans une époque fascinante de révolution où les outils évoluent constamment. Il faut sans cesse repenser autrement. La veille technologique fait partie intégrante de mon planning. Je m’inspire de tout, et surtout de ceux qui sont à la pointe, comme la conférence Next de Berlin, ville qui est en train de devenir la Silicon Valley de l’Europe. J’aime beaucoup Pivot Communication à New-York ou le Business design Summit, qui s’adresse avant tout aux entrepreneurs, autour d’une question centrale : comment réinventer une entreprise.
Comment voyez-vous votre avenir ?
Enigma s’occupe avant tout de contribuer à lancer des marques. Encore une fois, ce sont des histoires humaines, d’entrepreneurs que nous accompagnons vers le succès. Nous adorons les superbes projets, les produits qui nous étonnent et avec mon métier, j’ai ainsi la chance de pouvoir découvrir des idées incroyables en permanence. Cette année, nous allons également lancer un nouveau produit : le Brand Strategy System. C’est un canevas qui permettra aux différents acteurs d’une entreprise de créer leur marque, étape par étape, pour obtenir une efficacité maximum. La particularité de ce produit est qu’il sera mis a la disposition de tous sur le site d’Enigma, sous une licence « Creatives Commun ».