Comment louper votre storytelling: sept erreurs un peu trop fréquentes
On vous a déjà dit plusieurs fois que tous les humains sont des conteurs nés. On raconte des histoires tout le temps. On le fait depuis tout petit. Mais dès qu’on essaie de raconter des histoires dans un contexte professionnel, on est paralysé. On se pose trop de questions et on finit par faire de cette activité naturelle quelque chose d’artificiel. Voici sept erreurs fréquentes que vous voudrez certainement éviter.
1. Annoncer que vous êtes sur le point de raconter une histoire
OK, donc vous avez tout entendu à propos du storytelling. C’est le nouvel outil magique pour engager votre public. Vous savez que nos cerveaux sont programmés pour vivre des histoires plutôt que les traiter comme des informations. Vous avez donc décidé d’utiliser le storytelling dans votre style de management. Chaque fois que vous devez communiquer quelque chose, vous commencez par « Laissez-moi de vous raconter une histoire ».
Ouais. Souvenez-vous que vous êtes dans un contexte commercial. Avec un peu de malchance, votre public pourra penser que vous êtes sur le point de dire quelque chose de pas très important et ils vont se mettre à regarder leur smartphone.
Ou lever les yeux en pensant: « Oh, cette mode du storytelling chez les managers… »
Il faut être plus subtil. Pour que la magie du storytelling opère, il faut se glisser discrètement en mode storytelling, mais sans le dire. Essayez des formules comme:
- Je me souviens de quelque chose de drôle (ou fou, ou quelque chose qui a changé mon point de vue sur bla bla)…
- Je connaissais ce gars ou cette fille qui…
- J’ai entendu quelque chose de très intéressant…
- Vous connaissez [insérer une personne ou un endroit ou une marque ici]? Eh bien, ce que vous ne savez pas, c’est…
2. Entretenir un trop grand suspense
Une bonne histoire ça a du suspense, non? Vous avez décidé d’exploiter le pouvoir du storytelling dans votre style de management, mais vous voulez lui donner une touche hitchcockienne. Donc vous racontez vos histoires avec beaucoup de suspense, dans l’espoir d’accrocher votre public.
Eh bien, faites quand même attention. Rappelez-vous que vous êtes dans un contexte professionnel. Votre histoire doit transmettre un message, pas juste distraire vos interlocuteurs. Utiliser trop de suspense pourrait fatiguer votre auditoire, surtout on ne sait pas où vous voulez en venir.
Le mieux est de commencer par votre message-clé, puis de raconter une histoire pour l’illustrer. Cela permet au public de contextualiser l’histoire. Ça les tiendra en haleine, parce qu’ils voudront comprendre le lien entre votre message et l’histoire.
3. Rendre votre histoire abstraite
Vous êtes d’accord d’utiliser des histoires au travail. Mais dans ce contexte, vous sentez bien que vous devez être sérieux et professionnel. Du coup, vous évitez de trop entrer dans les détails, vous restez très rationnel avec la structure. Les chances sont que vous allez vous débarrasser du contexte et découper des descriptions pour conserver uniquement les mécanismes clés. En vous efforçant de rendre votre histoire universelle, vous la rendez générique et donc peu intéressante.
Ça ne marche pas. Le storytelling est une partie de la communication humaine. C’est humain à humain, pas robot à robot.
La magie de la narration ne fonctionne que si vous devenez un conteur. Ne soyez pas trop abstrait, donnez à votre histoire un contexte, donnez des noms à vos personnages, n’ayez pas peur d’entrer dans les descriptions pour permettre au public de mieux se représenter les scènes.
4. Trop d’informations
Et donc, vous avez que le storytelling repose sur un contexte, des descriptions et des péripéties. Vous avez décidé d’être un manager moderne et de raconter de longues histoires avec beaucoup de détails sur ce qui s’est passé, quand, comment et pourquoi.
Soyez prudent. Dans un contexte professionnel, votre histoire doit transmettre ou illustrer une message, pas seulement divertir.
Si vous donnez trop d’informations, votre public doit la traiter et la comprendre. Ça va mobiliser leur attention et vous risquez de les perdre en route. Donner trop d’informations rend votre histoire difficile à suivre. Conservez seulement ce qui est utile pour que votre conclusion fonctionne.
5. Masquer les échecs ou le conflit
C’est l’une des erreurs communes dans le storytelling des marques ou des managers. Vous voulez bien raconter une histoire, mais vous voulez la rendre courte et instructive. Vous voulez briller. Donc, vous finissez par raconter une histoire comme: « Gemma aime cuisiner des œufs brouillés. Mais elle n’a jamais vraiment trouvé de bonne poêle. Un jour, elle a découvert ePan, une poêle remplie de nouvelles technologies. Et maintenant, sa vie est géniale. Fin. »
C’est nul. Une histoire, c’est parvenir à quelque chose. Sauver le monde. Trouver l’amour. Surmonter un problème. Vaincre un monstre. Le succès implique des obstacles. Nous aimons les héros parce qu’ils essaient, échouent, et parfois perdent espoir, mais essaient à nouveau quand même.
Lorsque vous racontez une histoire, n’ayez pas peur de raconter les échecs, les obstacles, les conflits. C’est ce qui rendra votre histoire plus humaine, plus crédible et plus prenante.
6. Choisissez le mauvais héros
Vous pensez: « Wow! Ce truc, le storytelling, c’est génial. Je vais m’en servir » Et vous décidez de raconter comment votre produit a fait le serment de combattre la médiocrité des produits existants, qui faisaient la même chose mais moins bien. C’est le genre d’histoires qu’on voit tous les jours dans des publicités.
Mais en faites, ce que vous êtes en train de dire c’est: « Moi, moi, moi! Aime-moi! Rêve d’être à ma place, rêve de m’avoir pour toi! »
Le meilleur héros, c’est votre client ou votre public. N’essayez pas d’être le héros des histoires que vous racontez. Vous aurez un rôle beaucoup plus précieux en tant que mentor.
Pensez à vos clients comme Frodo et à vous comme Gandalf. Votre produit ou votre service ne peut pas non plus être le héros: le héros doit être une personne.
Au lieu de ça, votre produit ou service sera un excellent artefact pour aider le héros à atteindre ses objectifs. Dans notre exemple, votre produit serait l’anneau utilisé par Frodo.
7. Expédiez votre histoire trop rapidement
Maintenant, vous savez tout sur le pouvoir du storytelling. Vous voulez l’utiliser correctement. Vous ne voulez pas en faire trop. Donc, vous racontez votre histoire sans mettre trop d’informations, vous essayez de finir vite fait, avant de commettre les erreurs énumérées dans cet article… et vous continuez votre discours.
Eh bien, vous feriez mieux de prendre votre temps. N’ayez pas honte de raconter une histoire. Si on appelle ça le storytelling, c’est qu’il y a une raison. Ce n’est pas seulement l’histoire qui compte: c’est la façon dont on la raconte.
Prenez votre temps. Faites une pause par-ci par-là quand vous voulez souligner quelque chose d’important. Donnez à votre public le temps de traiter l’information, de comprendre votre point de vue, de réfléchir à ce que ça implique pour eux.
Et vous, vous connaissez d’autres erreurs de storytelling? On se réjouit d’avoir votre avis! Il suffit de nous en parler en cliquant sur la bulle de chat en bas à droite de cette page!
Découvrez comment nous avons utilisé le storytelling pour pour une entreprise locale d’éléctricité
Faire ses courses dans le magasin du coin, apporter en ville les pommes de terre d’une ferme du village voisin en utilisant un taxi local, des acteurs amateurs se produisant triomphalement dans un théâtre en plein air dans les endroits les plus pittoresques de la région – tous ces exemples montrent à quel point les produits locaux ont gagné en valeur. Dans le même esprit, l’ewz a transformé l’électricité produite dans la centrale hydroélectrique locale en un produit qui est exclusivement disponible pour les clients de la ville de Zurich.